L’aménagement du territoire en péril


Les territoires ruraux ont le sentiment d’être abandonnés quand les services publics les désertent de plus en plus. Les commerces ferment leur porte et faute de transports adaptés les habitants – quand ils ont en les moyens – cherchent un ailleurs, à l’environnement plus dense en équipements et services, pour élire domicile. La population vulnérable, captive par manque de véhicule est condamnée à subir l’éloignement des services dont elle a besoin.

Le département d’Ille&Vilaine conscient des conséquences graves en dislocation de la cohésion sociale s’est employé à multiplier les outils nécessaire à la préservation de la vitalité de la campagne: contrats de territoires très favorables aux communes déshéritées, bouclier rural avec engagement signé des grands pourvoyeurs de services publics et privés, définition à partir de l’Indice de développement humain de communautés de communes prioritaires, agences départementales, routes à grandes circulations…En réalité, il n’est pas une seule politique départementale qui n’ait conduit à engager une réflexion approfondie quant à ses effets sur le milieu rural. Et le résultat est, me semble-t-il, à la hauteur de nos attentes. L’Ille&Vilaine se développe harmonieusement grâce au rayonnement de la métropole que le département a soutenu et aux efforts continus pour que la croissance induite diffuse sur l’ensemble du territoire départemental.

On comprendra que je vive douloureusement un certain nombre de décisions prises par la majorité LREM à l’Assemblée Nationale. Décisions dont les conséquences seront très préjudiciables à l’équilibre local et à nos concitoyens. Je me contenterai de deux exemples:

  • La France voit l’inégalité en matière d’accès aux soins s’accentuer. Ainsi certains secteurs ruraux se vident de leurs médecins généralistes. Malgré les efforts considérables déployés par les Maires et les élus municipaux, nombreux sont les médecins  partant à la retraite sans remplaçants. L’une des orientations – bien timide – envisagée consistait à donner le goût de la qualité de vie en milieu rural aux futurs médecins afin qu’ils aient envie de s’y installer. Comme souvent ils ne connaissent pas, que de nombreuses images négatives sont véhiculées sur ce sujet, l’idée de s’y rendre ne leur effleure même pas l’esprit. L’idée donc c’était de rendre obligatoire, au cours de leur cursus, d’effectuer l’un des stages en milieu rural. La majorité LREM de l’Assemblée s’y est opposée. Allez savoir pourquoi?
  • J’avais avec Sylvie Robert , sur la loi PACTE déposé un  des deux amendements donnant au Préfet, après concertation avec les élus locaux,  autorité pour interdire aux grandes et moyennes surfaces l’ouverture du dimanche. C’est seul moment pendant lequel le petit commerce n’est pas confronté à une concurrence disproportionnée pour lui. Le Sénat nous avait suivi. La gauche toute entière et quelques voix de droite avaient permis de constituer une majorité soucieuse d’aménagement du territoire par la préservation des commerces de proximité. Hélas, l’Assemblée Nationale vient de supprimer cet amendement. La loi de la jungle continuera donc de s’exercer au détriment de nos services du quotidien.

Comment ne pas éprouver une grande amertume devant de telles prises de position?

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