Notre Dame des Landes: jour de deuil et d’indignation


Un aéroport international à la confluence des Pays de Loire et de la Bretagne c’était notre rêve depuis des dizaines d’années ; la perspective d’une coopération stimulante entre les deux régions, les 9 départements, plusieurs centaines de communes ligériennes et bretonnes. Se profilait à notre horizon un nouveau moteur de développement, puissant, susceptible de renforcer l’attractivité de territoires que leur situation,  en dehors des grands axes de croissance européenne, aurait déjà condamné s’il n’y avait eu depuis longtemps la volonté des hommes et des femmes du Grand Ouest de dépasser les handicaps naturels par des infrastructures performantes – routières,  ferroviaires,  maritimes – l’ouverture sur le monde, l’engagement dans les nouvelles technologies….

Le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes s’inscrivait dans cet ensemble comme la pièce maîtresse de construction d’un avenir dynamique et prospère : des emplois, des services et des liaisons faciles avec le monde entier.

C’était une volonté locale illustrée par des centaines de délibérations concordantes émanant des communes, des départements, des régions et ceci sur plusieurs générations. Une splendide quasi-unanimité. Une aspiration portée  par les élus locaux à l’inverse de Plogoff ou du Larzac qui émanaient essentiellement du pouvoir central.

A Notre Dame des Landes dont le nom indique bien la nature des sols , le choix était parfaitement pertinent.

Oui, à cette heure, je porte le deuil douloureux d’un beau rêve, d’un bel héritage que nous aurions pu laisser aux générations futures. Décision d’enterrement prise – je ne sais pour quelles raisons obscures – par un Gouvernement qui montre par là combien atteint des sommets son mépris pour les collectivités locales.

Triste et indigné :

  • Comment peut-on s’ériger en arbitre suprême quand les collectivités locales ont dans leur immense majorité décidé puis confirmé puis reconfirmé autant de fois leur volonté ? que venait-donc faire le Gouvernement (et pas seulement celui-ci) dans cette affaire ?
  • Comment accepter sans se révolter que des dizaines et des dizaines de décisions de justice défavorables aux opposants soient ainsi passées par pertes et profits ?
  • Où donc se situe le respect de la démocratie dans l’esprit de nos dirigeants actuels quand la consultation décidée par l’Etat fait émerger une majorité confortable en faveur du nouvel aéroport ? ce que confirmeront les différents sondages effectués après ? le vote des citoyens n’a-t-il donc aucune valeur ? Pourtant le Président de la République en est issu du suffrage des électeurs ? Ira-t-il aussi jusqu’à le contester ?

Quelle valeur, dorénavant, les Français accorderont-ils aux décisions des élus s’il suffit d’aller occuper- avec violence ou non – les sites contestés pour que le Gouvernement vienne remettre en cause les délibérations ? Elus sans pouvoirs, élus sans crédibilité, la régression démocratique n’est pas loin.

 

Pour moi comme pour une majorité des citoyens du Grand Ouest ce 17 janvier 2018, jour du renoncement et du déni démocratique, restera dans notre histoire comme un sombre jour.

 

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