Cahuzac : le déshonneur !


L’affaire Cahuzac, puisqu’il faut l’appeler ainsi, scandalise à juste titre nos concitoyens, au-delà de tout esprit partisan. Comment peut-il en être autrement ?

Voilà un homme à qui la vie et la République ont tout donné : l’éducation, la fortune, les titres et les honneurs. Jusqu’à lui confier les clés du budget de notre pays. Voilà un homme qui professe la vertu et appelle, jusqu’aux plus humbles à plus d’effort pour notre pays et son modèle de vie. Mais voilà un homme qui s’exonère des règles communes et s’organise pour fuir l’impôt qu’il a pour charge de collecter ! Pris la main dans le pot de miel, il a menti aux journalistes qui enquêtaient, il a menti aux Français, et même au premier d’entre nous.

Ces agissements sont impardonnables, mais ce n’est pas parce qu’il y a une brebis galeuse que tout le troupeau a la gale

La faute d’un homme, injustifiable et inacceptable, rejaillit sur tous. Sur les 500 000 élus de France, dont l’immense majorité est bénévole et investie plus que jamais. Sur tous les décideurs publics en proie aux difficultés quotidiennes de nos concitoyens. Et la rumeur enfle et l’on apprend que d’autres noms, publics et privés, professions libérales, industriels…vont être mis sur la place publique.

Alors j’entends l’opinion qui comme RUY BLAS, à l’origine modeste et devenu premier ministre, surprend les grands d’Espagne se disputant les richesses du royaume. L’histoire est-elle condamnée à bégayer ? Il n’est qu’à relire le poète, Victor Hugo, et à se rappeler ses mots pour s’en convaincre :

Bon appétit, messieurs !
Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n’avez pas honte et vous choisissez l’heure,
L’heure sombre où l’Espagne agonisante pleure !
Donc vous n’avez ici pas d’autres intérêts
Que remplir votre poche et vous enfuir après !
Soyez flétris, devant votre pays qui tombe,
Fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe !…

Le peuple, – j’en ai fait le compte, et c’est ainsi ! –
Portant sa charge énorme et sous laquelle il ploie,
Pour vous, pour vos plaisirs, pour vos filles de joie,
Le peuple misérable, et qu’on pressure encor,
A sué quatre cent trente millions d’or !
Et ce n’est pas assez ! Et vous voulez, mes maîtres ! … –…

L’état s’est ruiné dans ce siècle funeste,
Et vous vous disputez à qui prendra le reste !
Ce grand peuple espagnol aux membres énervés,
Qui s’est couché dans l’ombre et sur qui vous vivez,
Expire dans cet antre où son sort se termine,
Triste comme un lion mangé par la vermine !

La faute d’un homme, ou même de quelques uns est inqualifiable et ne doit pas chercher d’excuses. Pour ma part, je forme le vœu, comme l’a fait Philippe Torreton dans Libération, que cette affaire marque le début d’une ère nouvelle. Qu’en matière de moralité publique, il y ait véritablement un avant et un après JC comme il dit si joliment, un après Jérôme Cahuzac comme figure repoussoir. L’idéal vaut par l’exemple et je connais la multitude de Ruy Blas parmi les acteurs politiques de tous les camps qui œuvrent pour le bien commun, le bien vivre ensemble et le redressement de la France. Ils méritent la confiance des Français.

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