Election présidentielle : 6 défis à notre intelligence


Toute élection comporte ses excès, ses procès d’intention mais rarement on aura assisté à autant de simplifications caricaturales qui sont autant de procès faits à notre intelligence. Quelques exemples :

Il serait indigne d’avoir travaillé dans une banque… (plus que de n’avoir pas travaillé du tout???)

  1. « Emmanuel Macron a exercé comme salarié d’une banque donc il est l’otage de la finance ». Parfait sophisme qui pourrait être largement généralisé pour enfermer chacun d’entre nous dans un cadre définitif. Il y aurait donc des métiers acceptables pour un candidat à une élection et d’autres qui vous marqueraient du sceau de l’indignité. Ainsi salarié de l’automobile vous seriez responsable de la pollution par le diesel, salarié de l’industrie pharmaceutique coupable des turpitudes des grands groupes et «  fille à papa un jour, fille à papa toujours » Bien qu’il ne s’agisse pas dans ce dernier exemple d’une profession.

L’abstention ou le vote blanc : une décision de grands penseurs … ???

  1. Un certain nombre de nos concitoyens, soi-disant attachés aux valeurs historiques de la Gauche et tout autant autoproclamés Républicains, refusent de choisir entre Macron et Le Pen avec un discours très elliptique : le défenseur des banquiers ( voir plus haut) serait aussi dangereux que la zélatrice de la haine, du rejet, de l’exclusion, de l’insulte et de la violence. «Pour rester fidèle à ses convictions » on n’hésite pas à risquer d’engager la France dans un régime qui, en Turquie, en Pologne, en Hongrie, emprisonne les journalistes, les opposants, impose une restriction des libertés… Est-ce vraiment cela que ces puristes de la pensée – qui réfléchissent, eux, n’est-ce pas – veulent pour notre pays, pour leurs enfants. Car on ne sort jamais de façon pacifique de gouvernements autoritaires. Erdogan ne vient-il pas de se faire doter des pleins pouvoirs pour un temps, sans doute, indéterminé ?

Et si grâce à eux, Marine Le Pen était élue, se sentiraient-ils coupables d’avoir hypothéqué la démocratie et la liberté ?

  1. Si, par malheur, Madame Le Pen était élue demain ou réalisait un gros score préparant son arrivée au pouvoir un peu plus tard, ces abstentionnistes auraient-ils le courage de regarder en face les conséquences de leur démission ? J’en doute fortement après avoir observé les arguties qu’ils utilisent pour se justifier. Ce serait encore la faute des autres !!!

Bien sûr, les gouvernements successifs portent une lourde responsabilité et il faudra y répondre. Mais est-ce la question immédiate ?

  1. Parmi les arguments qu’ils emploient figure en bonne place celui-ci : c’est la faute des Gouvernements successifs si le FN a autant progressé. Je partage complètement cette analyse et je l’ai exprimé à plusieurs reprises. Nous sommes coupables de ne pas avoir éradiqué la misère, enrayé la montée des inégalités et des injustices. Nous sommes coupables d’avoir abandonné dans la désespérance une partie de la population française. Pour autant, faut-il au nom d’un passé déficient, laisser se mettre en place un avenir pire encore.

Voter Macron ce n’est pas renoncer à contester ses choix. Favoriser l’élection de Le Pen, c’est implicitement, se condamner à se soumettre.

  1. On peut, évidemment, ne pas adhérer aux propositions d’Emmanuel Macron. Mais nous pourrons l’exprimer, manifester contre, obtenir des changements d’orientation, changer de majorité – déjà en installer une au moment des législatives – Croyons-nous vraiment que le FN installé au pouvoir – et la famille Le Pen – il sera possible de contester ? Là encore, l’exemple des pays soumis à l’autoritarisme est édifiant. Il suffit de regarder comment se met en place l’arsenal pour briser toute opposition.

France insoumise et des chances réduites aux législatives ?

  1. Autant la « France Insoumise «  pouvait espérer, grâce à l’adhésion massive d’un grand nombre de Français, obtenir un grand nombre de députés ( car là, est le véritable pouvoir, en cas de cohabitation) autant l’attitude d’échappatoire de son leader risque de discréditer l’ensemble du mouvement.

Pour la préservation de notre démocratie, pour conserver notre capacité à influer sur les politiques conduites, pour imposer un grand objectif de justice sociale, d’égalité des chances, pour que le 7 mai ne se traduise pas par un désastre – immédiat ou reporté – il nous faut résolument aller voter Emmanuel Macron. Là est l’urgence …

One thought on “Election présidentielle : 6 défis à notre intelligence

  1. ce n’est pas que le banquier qui effraie , mais son libéralisme débridé, son mq d’imagination ( comme pratiquement ts les gvts), l’uniformisation des mesures sans tenir compte de la réalité & des situations différentes de chacun ainsi ds le cas de l’augmentation de la CSG pour les retraités à partir d’un certain revenu , il ne tiendra pas cpte des personnes à charge !….
    bcp d’électeurs sont indécis entre le vote blanc & l’abstention , notamment les jeunes sans être des « puristes de la pensée qui réfléchissent !
    depuis 2002 & les élections qui ont suivis  » ceux qui savent  » ceux dont bcp ne connaissent pas le sens du mot « EXEMPLARITE », ont laissé pour compte les avertissemnets gratuits des  » sans dents  » & pour moi c la question immédiate & urgente !
    Voter Macron c la continuité des 5 ans que l’ont vient de vivre , blocage des retraites par exemple , augmentation de la CSG sans tenir compte des situations & sans imagination, j’ai du mal à croire « que ceux qui sont allés à l’école , jusquà ce qu’elle ferme  » sont aussi pauvres en imagination , Président c se retrousser les manches jour & nuit , tomber la veste , le peuple en a marre des discours il VEUT des actes !
    Le FN c’est l’inconnu ! je vous l’accorde , mais comment des gens RESPONSABLES ont tant de fois nié l’évidence, il faut vivre le quotidien des citoyens lambda pour se faire une idée , les services au public ont disparu , on n’a plus personne pour répondre , nous avons à la place des « robots » qui sont capables de dire que c la 4ème fois que l’on appelle mais sans un début d’explication à nos problémes , dvt cette mondialisation débridée , sans que personne ne veuille y mettre bon ordre, bcp & il faut les comprendre sont prêts à « peut être mal voter  » & comme vous le dîtes si ce n’est pas cette fois ce sera la prochaîne !

    un citoyen désabusé père de 3 enfants.

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