Un jeune Président de la République: quels enseignements après un an


La fin de l’ambigüité cultivée pendant la campagne

Il avait été Secrétaire Général Adjoint de l’Elysée et fait Ministre de l’Economie par François Hollande. Déjà le candidat à la Présidentielle perçait sous le membre du gouvernement. Certes, il a un peu trahi la confiance de son Pygmalion mais on pouvait considérer qu’empêtré dans son impopularité et ses maladresses médiatiques Francois Hollande ne pouvait porter les espoirs de la Gauche. Pour autant, ce passé dans les lieux du pouvoir décernait à Emmanuel Macron un brevet d’une vision de gauche de la société. Et ça a marché… grâce, certes à son talent de candidat, à sa séduction, à sa jeunesse, à l’espérance d’une nouvelle façon de faire de la politique. Nombreux !  très nombreux ! ont été les électeurs socialistes à s’y méprendre. 

Aujourd’hui, les choses se sont décantées, le doute ne résiste pas à la réalité; c’est bien une politique de droite que conduit le Gouvernement

  • Les cadeaux somptueux faits aux plus riches parmi les riches. Plus de 5 milliards de réduction fiscale. Même la droite la plus libérale n’avait jamais osé aller jusque là, notamment en instaurant la « flat tax » chère à Margareth Thatcher et Ronald Reagan si représentatifs de l’ancien monde.
  • Les charges augmentées pour les plus démunis et la classes moyennes: CSG, Taxe sur les carburants, hausse du prix du gaz, diminution de l’AAH pour les couples, réduction de l’allocation pour Jeune enfant, augmentation du forfait hospitalier… bien sûr, j’en passe et souvent des meilleures.
  • Les ordonnances Travail qui facilitent les licenciements, favorisent les réductions de primes, facilitent le recours aux licenciements abusifs.

Un Président autoritaire qui joue avec le pouvoir

Il a le pouvoir! Il donne le sentiment de vouloir en jouir pleinement, souverainement et ce qui s’y oppose l’indispose. 

  • Les journalistes qui se donnent le droit – comme en toute démocratie réelle – d’enquêter, d’informer. Il leur sera interdit d’accéder à certaines informations et de les divulguer, la loi sur le secret des affaires y mettra bon ordre.
  • Et puis quand la curiosité journalistique devient trop insistante, on leur fournira les documents fabriqués par le pouvoir. A Notre Dame des Landes comme en bien d’autres circonstances, l’information officielle, les images ont une source unique: le pouvoir.
  • On revient progressivement sur les libertés accordées aux collectivités, libertés que les lois de décentralisation ont consacrées. Limitation du taux d’augmentation des dépenses, retrait de la compétence formation professionnelle des Régions, suppression de la TH, limitation du nombre de mandats consécutifs pour les élus. Cette dernière décision, convenons-en ne devrait appartenir qu’au suffrage universel.
  • L’ignorance des corps  intermédiaires que sont notamment les syndicats. On prétend concerter ??? Tous les témoignages concordent pour affirmer que dans le meilleur des cas, il y a consultation. On écoute et on fait ce qu’on a décidé ensuite. Sauf quand le rapport de forces devient défavorable...(j’y reviendrai)

Un Président séducteur mais souvent pusillanime

Séducteur, il veut faire plaisir à ses interlocuteurs et se laisse aller ainsi à des promesses destructrices ou lourdes de conséquences financières. Il se déplace rarement sans sa hotte de Père Noël et derrière des discours de bravoure vertueuse se laisse aller à des générosités peu conformes aux nécessités d’économie budgétaire.

  • Un plan autisme de 75 millions par an. A peine une aumône !!!
  • La scolarisation obligatoire à 3 ans. 97% des enfants de cet âge sont déjà scolarisés. Il n’indique d’ailleurs pas comment seront pris en charge les dépenses pour les quelques élèves supplémentaires.
  • L’abandon des nouveaux rythmes scolaires contre toute logique scientifique sur la chronobiologie. mais ça fait plaisir aux parents, aux élus, même aux enseignants ! pourquoi s’en priver même si c’es tau détriment des enfants ?
  • Le discours devant les évêques empreint certes d’un grand lyrisme mais qui ne nécessitait pas un appel au flirt contre tout principe de laïcité qui est, d’abord et avant tout, une garantie donnée à tous les croyants de pratiquer la religion de leur choix.

Il proclame à son de trompe à tous les carrefours (Brassens) qu’il ne cédera pas, qu’il ira jusqu’au bout, que rien ni personne ne le fera changer

Pourtant, il change sous la pression, subtilement parfois, plus maladroitement en d’autres circonstances. 

  • Notre Dame des Landes et très emblématique ce cette attitude à renier ces engagements par crainte des conséquences. Il voulait la éviter l’affrontement  au prix d’un abandon. Il aura eu les deux ( comme aurait dit W. Churchill) et l’Ouest peut aujourd’hui pleurer sur ses espoirs déçus de développement dynamique.
  • La SNCF: on renonce aux ordonnances, on renonce à la privatisation, on crée le sac à dos social… Allez, encore un effort…
  • Projet de modification de la constitution. On allait voir ce qu’on allait voir. qu’en reste-t-il? un peu dans la loi ordinaire ( la revision de la carte électorale), un peu dans la loi organique (réduction du nombre de parlementaires, limitation du nombre de mandats consécutifs) et très peu dans la modification de constitution ( suppression d e la haute cour de justice, réforme du syndicat de la magistrature …). Sur la limitation du nombre de mandats consécutifs qui indisposait beaucoup, la règle proposée devient très souple. Les compteurs seront remis à zéro à l’occasion de la prochaine élection. Pour les Maires, par exemple, quel que soit le nombre de mandats effectués avant 2020, l’interdiction ne commencera qu’après 3 nouveaux mandats successifs, c’est à dire en 2038. 

 

 

 

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