T’as pas vu Fougères, t’as rien vu ! Une France en miniature


Poursuivant nos visites sur le terrain, Sylvie Robert et moi-même nous sommes rendus en visite cantonale, dans le canton de Fougères, à la rencontre des forces vives de nos territoires élus, chefs d’entreprises, acteurs culturels… Nous avons été guidés par le Député de la circonscription, monsieur Thierry Benoit, qu’il en soit remercié.

Trois de générations de dirigeants : un développement sécurisé

L’entreprise Georgeault : Un fleuron industriel dans un écrin de verdure

En pleine discussion du projet de loi « liberté de choisir son avenir professionnel », nous avons souhaité visiter un des fleurons de notre territoire et discuter avec ses dirigeants dont monsieur René Hamard le PDG et monsieur Gérard Georgeot son prédécesseur.

Implantée dans l’Ouest (Bretagne, Normandie, Pays de la Loire) depuis 1966, Georgeault SAS est spécialisée dans la construction de bâtiments en charpente métallique. Vous avez sans doute croisé ses réalisations à charpente métalliques très régulièrement, sans vous douter que leur conception et leur réalisation avaient lieu à Saint Aubin du Cormier.

Accompagnés de Jérôme Begasse, Maire de la commune, nous y avons découverts des trésors d’ingénierie et d’ingéniosité. Des équipes solidaires et des dirigeants qui ont le sens de la transmission du savoir et de la montée en compétences de leurs salariés. Car il s’agit bien là de la ressource essentielle de l’entreprise, avant même l’acier. Nous avons entendu leurs difficultés de recrutement, leur vision de l’apprentissage et leurs préconisations pour l’amélioration de l’économie de notre pays. Ils nous ont interpellés, sans doute, surpris, c’est sur, en tous cas ils ont contribué à notre réflexion en la matière et à nos propositions législatives. Nul doute qu’ils continueront de belles années encore à innover et à promouvoir l’intelligence émotionnelle des salariés. Un facteur de succès solide comme une charpente métallique made in Saint-Aubin du Cormier !

L’exploitation de Jean-François et Anne-Marie Allée : des produits laitiers Bio et bons !

Une belle aventure humaine : M et Mme Allée

De Saint Aubin du Cormier à Saint Jean sur Couesnon, quelques kilomètres nous font passer du secteur industriel à l’agriculture et plus précisément à l’élevage, de Brebis en l’occurrence. Nous sommes accueillis par Jean-François et Anne-Marie Allée qui fêtent ce jour là un très beau succès, celui de leur fille au baccalauréat ! Une fierté méritée de plus pour ce couple dynamique avec une vision humaniste de l’élevage.

Des succès, ils en ont engrangés au fil des défis qu’ils se sont lancés, et en premier lieu la création de cette exploitation laitière Bio en 2000 sur 51 hectares de prairie. Depuis, le cheptel a trouvé sa taille optimale avec 400 brebis qui offrent 120 000 litres de lait par an. Leur client, un beau succès brétillien : Triballat. Toujours à l’affut du bien être animal et du respect des règles sanitaires, M et Mme Allée trouvent leur parfois leur inspiration loin d’Ille et Vilaine. C’est ainsi qu’ils ont décidé, après avoir rencontré des éleveurs autrichiens, de développer un outil de séchage du fourrage en grange : une technique ancestrale qu’ils ont amélioré.

Un investissement important…mais rentable et écologique!

Des traditions à l’innovation

La technique peut paraître simple. Après la fauche et la fenaison, l’herbe est ramassée à l’aide d’une auto chargeuse à 60 % de matière sèche, insuffisant pour du foin. Le séchage se poursuit donc dans la grange grâce à une ventilation d’air chaud pour réduire l’humidité à 15 %.

L’air chaud est astucieusement récupéré grâce au double toit d’où un conduit canalise l’air chaud jusqu’au ventilateur qui le propulse à travers le fourrage, où il capture l’humidité avant de rejoindre l’atmosphère.

Simple ? Sur le principe peut-être, mais ca nécessite de parfaites connaissances techniques : connaître les espèces qui composent la prairie car celles-ci doivent être adaptées au milieu par exemple. L’objectif est à portée de fourche : atteindre l’autonomie alimentaire et protéique. Et à l’autre bout de la chaine, proposer des produits laitiers de qualité conforme aux attentes des consommateurs et des exigences de santé.

M et Mme Allée font depuis des petits et partagent leur savoir-faire. En regroupant la Bretagne, la Normandie et les Pays de la Loire, c’est un peu plus de 170 séchoirs qui sont en fonctionnement.

et de la nourriture Bio!

Demandez leur de vous en parler. Vous découvrirez une ferme où la bientraitance animale est une exigence constante et participe au succès économique.

Rencontre avec les maires du Canton : des élus au four et au moulin !

Évelyne Gautier-Le Bail, adjointe au maire de Fougères et conseillère régionale, Thierry Benoit, Député, Laurent Legendre, maire de Parcé, Pierre Thomas, maire de Saint Ouen des Alleux, Pierre Gautier, maire de Romagné, Jérôme Begasse, maire de Saint Aubin du Cormier, Jean-Pierre Hardy, maire de Saint Sauveur des Landes, Roland Bouvet, maire de Combourtillé, Louis Feuvrier, maire de Fougères, nous ont fait l’honneur d’accepter notre invitation à discuter, sans ordre du jour, de leurs réalisations, les projets qu’ils mènent, leurs préoccupations et leurs attentes du législateur. Nous tenons à les remercier très chaleureusement du temps qu’ils nous ont consacrés.

Merci à madame la Conseillère Régionale et à MM les Maires pour leur accueil

Des faisou à la manoeuvre

Ces échanges, comme toujours, furent empreints de la sincérité et de la franchise des « faisou » comme l’ont dit dans le Coglais. Ils furent d’une richesse, d’une densité profonde, et nourris de vécu et d’empathie, comme aucun rapport ne le sera jamais. Je fais le vœu que les décideurs des bureaux ministériels, particulièrement les raboteurs de Bercy soient incités à nous accompagner en ces journées hors les murs. Peut-être les opinions qu’ils distillent comme des vérités scientifiques rapport après rapport sur la gabegie et l’inconséquence des collectivités en prendraient elle un coup et en deviendraient plus intelligentes.

Parce que nous ne pouvons pas, et ne voulons pas, tous vivre à Paris, en Ile de France ou dans une Métropole. Parce que si ces cœurs économiques sont essentiels à la vie économique et sociale de la France, les territoires dits périphériques et/ou ruraux sont les poumons qui l’alimentent en oxygène. La solidarité nationale doit donc se faire dans les deux sens et le dialogue institutionnel également. Ecouter les territoires, et leurs élus, avant de légiférer en mitraillette via des textes fourre tout, ce n’est pas perdre du temps, c’est au contraire s’assurer des conditions du succès. Sur le terrain je ne vois que des bonnes volontés. Qu’il faut prendre garde à ne pas décourager.

De la petite commune de 925 habitants à la ville centre de Fougères, en passant par l’agglomération, ce sont les mêmes trésors d’intelligence collective qui sont à l’œuvre pour un objectif simple et ambitieux : comment donner de la vie à la ville, à nos territoires ? Comment donner toutes les chances de s’épanouir à chaque citoyenne ou citoyen et à leurs enfants ? Comment inventer ensemble les synergies de territoire à l’échelle de l’interco, du pays, de rapprochement de communes… autant de solutions qui marchent parce qu’elles sont issues des réalités et du dialogue local et non pas imposées de Paris ou de Rennes.

No Comment!

Nos concitoyens ne s’y trompent pas quand ils plébiscitent la figure du ou de la Maire de leur commune. Au quotidien, avec leurs équipes, ils pensent la solidarité intergénérationnelle et inter communes via les projets d’écoles, d’ehpad, de maisons de retraite ou de maison de santé. Jour après jour ils développent les transports et les routes nécessaires aux citoyens et aux entreprises. Ils renforcent l’attractivité de leurs territoires au service du développement. Ils favorisent la construction de logement, la densification qui protège les terres agricoles. Ils se battent pour le commerce en harmonisant grandes surfaces et commerces de centre ville ou bourgs. Ils luttent pour préserver et étoffer les services essentiels pour vivre, décider et travailler au pays.

Des contraintes fortes et multiples

Tout ce travail se fait avec des budgets sans cesse contraints et rabotés par un pouvoir central méfiant, les obligeant à tendre la sébile pour le moindre entretien d’église ou d’école, ou les mettant devant le fait accompli en décidant la suppression de la taxe d’habitation ou la disparition du Tribunal d’instance de Fougères (dont la ville a payé les travaux en 2011 à hauteur de 600000 euros !) qui obligera demain à se rendre à Rennes pour la moindre question de la vie (tutelles, crédits à la consommation, baux d’habitation, contentieux de voisinage…).

La réforme constitutionnelle : un rendez-vous à ne pas manquer

Un rendez-vous essentiel !

La réforme constitutionnelle en cours doit être l’occasion d’une confiance réciproque retrouvée, d’une véritable décentralisation, et au-delà d’une autonomie financière, celle d’une si attendue autonomie fiscale pour des échelons qui ont démontré depuis des lustres leur sobriété et leur efficacité en construisant la France dans chaque paroisse plus surement qu’autour de la seule cathédrale fut-elle la plus belle.

Merci à tous les élus. Qu’ils soient sur que leurs combats seront poursuivis au Parlement parce qu’ils sont justes.

 

L’entreprise Tirot :

La plus grande flotte mondiale sur toutes les mers du globe !

L’appel du large!

Enfin, c’est à Romagné que nous a mené notre programme à la rencontre de l’entreprise Tirot.

Un artisan d’exception!

« Homme libre toujours tu chériras la mer ! »,

peut-être est-ce ce vers de Baudelaire qui a présidé à la création de l’entreprise en 1946 par le grand-père de Nicolas. C’est sans doute également la conséquence des premiers congés payés et l’idée qui lui vint de fabriquer un jouet pour enfant.

Mais pas un jouet quelconque, un bateau en bois navigable ! Depuis, trois générations se sont succédées pour perpétuer la tradition et transmettre le savoir faire. Aujourd’hui, ce sont donc Carine et Nicolas qui s’y attèlent depuis plus de 10 ans. Avec amour, avec patience, avec minutie et avec l’aide de leurs 3 employés et apprentis, ce sont plus de 15 000 navires qui voguent chaque année jusqu’en Australie !

Un savoir faire transmis de génération en génération

Un savoir-faire reconnu

L’entreprise Tirot est labélisée depuis 2012 ‘EPV’ Entreprise du Patrimoine Vivant Français. C’est une marque de reconnaissance de L’Etat, mise en place pour distinguer des entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence. Cette reconnaissance est plus que méritée. Ses dirigeants ont pu nous exposer leurs difficultés de recrutement, notamment en apprentissage. Leurs réflexions ont également nourris nos interventions en tant que parlementaires.

Il faut tout un équipage pour faire un bateau!

Bon vent à eux !

Des secteurs divers et des préoccupations communes : la clé du succés d’une équipe France !

Techniques traditionnelles solidement maitrisées, innovation, recherche et développement, transmission des savoirs, montée en compétences des collaborateurs sont les maitres mots de ces entrepreneurs qui participent à l’aménagement et à la vie de nos territoires. Mais nous avons entendu également leurs besoins en matière d’accompagnement, pour embaucher plus facilement, pour simplifier les procédures administratives souvent trop lourdes, pour leur permettre de se concentrer sur leur cœur de métiers en créant ou préservant de l’emploi.

Au moment de se quitter pour soutenir l’équipe de France de Football dans un match décisif, chacun s’accordait à pronostiquer que le succès collectif viendra de la reconnaissance du rôle de chacun dans la richesse de notre diversité et de la structuration collective des filières, des écoles de formation à l’élite de la compétition internationale. Chaque maillon de la chaine est important pour la rendre solide et pérenne. Chacun y participe qu’il soit sur le terrain, dans le staff support, en cusine ou sur le banc des coiffeurs. Chacun en est récompensé quelle que soit sa position. L’histoire leur a donné raison. Puisse cette deuxième étoile nous guider enfin collectivement vers la société idéale. C’est une France dont nous pourrons continuer à être fiers.

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