Lettre auxSénateurs Socialistes


 

Cher(e) camarade,

 

Afin qu’aucune ambiguïté ne puisse polluer mon propos, je m’empresse de préciser que je ne brigue pas la présidence du groupe. Que soit  donc considéré que mon intervention auprès de toi est dénuée de toute ambition personnelle.

Mais j’ai une volonté : que les élus que nous sommes soient dignes de la confiance que leur ont accordée les militants, restés fidèles à nos valeurs, à notre appartenance à un parti qui s’honore d’avoir fait avancer, dans notre pays, le progrès social, la justice, l’égalité des chances mais aussi le dynamisme économique. Il suffit de faire le bilan des grandes réformes mises en oeuvre depuis le début de ce siècle et plus particulièrement depuis 1981 : la conquête de libertés nouvelles, l’amélioration des conditions de travail, l’abaissement de l’âge de la retraite, l’allongement des congés payés, la liberté de la presse, l’indépendance de la justice, le redressement des comptes de la Nation  notamment avec Jospin comme avec Hollande.

Nous avons été un grand parti quand nous écoutions le peuple, quand nous partagions nos points de vue avec les syndicats, quand nous refondions l’école…. Quand différents courants de pensées s’exprimaient à l’intérieur de notre beau mouvement.

Nous avons gravement perdu les dernières élections et, au lieu de rechercher à reconstruire ce que les Français attendent, un grand parti de Gouvernement, moteur d’une gauche unie  porteur de leurs aspirations, d’une vision de la société que nous souhaitons, nous nous divisons. Paradoxalement, moins nous sommes nombreux et plus nous créons de groupes autonomes.

Comment les militants pourraient-ils s’engager dans la restauration d’un grand part si leurs élus se montrent incapables de se rassembler pour offrir une vraie perspective pour un Monde meilleur ?

Nous visons le même idéal, seules les modalités pour l’atteindre nous font parfois diverger. Sommes-nous donc incapables d’accepter en notre sein la discussion, des procédures de prises de décision, une certaine souplesse accordée à l’expression des différentes sensibilités.

Nous diviser alors que notre groupe va s’amoindrir en effectif signerait notre arrêt de mort et nous porterions devant l’histoire une lourde responsabilité, celle d’avoir abandonné nos concitoyens les plus démunis à leur misérable sort.

Je suis sûr que la raison, le sens de  l’intérêt de notre Pays, l’emporteront et que nous pourrons continuer à constituer le deuxième groupe du Sénat.

Permettez-moi de reprendre une des plus belles maximes que je connaisse. Elle est de Georges Bernard Shaw «  Certains regardent le Monde tel qu’il est et se demande pourquoi. D’autres regardent le Monde tel qu’ils voudraient qu’il soit et se disent : Pourquoi Pas ? «  C’est à cette dernière question que nous devons nous attacher.

Avec mes amitiés socialistes

One thought on “Lettre auxSénateurs Socialistes

  1. Je pense qu’il va falloir remettre en cause toutes tes certitudes. La perte de compétitivité de la France ce n’est pas la gauche. Giscard ( souviens-toi ?) Chirac, Balladur, la droite de 2002 à 2012 alors que tous les indicateurs étaient au vert avec Jospin. l’endettement de la France s’est toujours largement approfondi avec la droite. Les grandes avancées sociales ce n’est pas la droite. Alors plutôt que de t’en tenir à ton discours permanent sur l’intérêt du « ruissellement » qui consiste à enrichir les riches d’abord, revis ton histoire : Roosvelt et le New Deal en 1930, et plus récemment regarde comment le Portugal s’en est sorti de sa crise: édifiant. Prends un peu de temps pour Lire Joseph Stiglitz et Paul Krugman ( tous deux prix Nobel d’Economie) et bien d’autres et tu t’apercevras que notre avenir ne réside sans doute pas dans le capitalisme tel qu’on nous l’a toujours vendu et dont tu reprends fidèlement les thèses;

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