Discours du Président du Conseil général d’Ille-et-Vilaine – Morceaux choisis …


Session de l’Assemblée départementale des 20 et 21 juin 2013

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Les propositions de décisions portent toutes le sceau, pour l’Ille-et-Vilaine et ses habitants, de la solidarité et de la volonté de redressement économique

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Soutenir l’activité économique

Dans cette dynamique, le pacte productif et social voté lors du budget 2013 met l’ensemble des politiques économiques du Département au service d’un objectif de sortie de crise par l’innovation, l’inventivité et le soutien à l’économie productive. Il affirme notre volonté de relancer l’économie par l’investissement et la confiance. Sans aller jusqu’à dire que les anticipations sont auto-réalisatrices, c’est pourtant bien quand on a confiance qu’on se laisse aller à la création. Rappelons-nous la période du gouvernement Jospin. Voilà pourquoi nous avons pris l’engagement de soutenir plusieurs projets d’entreprises hors dispositif du fonds de soutien : Roullier, Brient, Optima, La Feuille d’Erable, ainsi que plusieurs projets liés à l’enseignement supérieur : l’IEP et Supelec, l’ENS de Rennes… 41 entreprises accompagnées en 3 ans.

Notre budget, nous en faisons un vrai outil de relance. L’ensemble de nos décisions pour soutenir l’activité économique dans le cadre de ce seul pacte productif et social représente un montant conséquent, de plus de 2,7 M€.

Par ailleurs, investir en maîtrise d’ouvrage propre, au-delà des projets d’entreprises, c’est aussi soutenir l’emploi dans le BTP qui est une branche en crise qui fait appel aujourd’hui aux collectivités territoriales. Non seulement nous avions inscrit 10 M€ supplémentaires en investissement au BP en février, mais nous vous proposons aussi lors de cette décision modificative, d’affecter 6,2M € supplémentaires sur des opérations immédiatement réalisables avec des effets sur l’emploi immédiatement palpables.

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Soutenir les populations fragilisées

En temps de crise et de chômage, c’est non seulement l’emploi d’un certain nombre de nos concitoyens, mais aussi tout leur quotidien qui est bouleversé et précarisé. Tellement précarisé qu’il en attente aux plus fondamentaux des droits humains. La note laissée par les gouvernements précédents est lourde :

  • 14 % de notre population est « pauvre » ;
  • 3,6 millions de Français n’ont pas de logement ou sont très mal logés ;
  • 1 Français sur 4 reporte ses soins, faute de complémentaire santé
  • 600 000 enfants ne sont pas scolarisés en France ;
  • 2,5 millions de Français sont illettrés ;
  • 12 % des Français éprouvent des difficultés à écrire ou n’écrivent jamais.

Droit au logement, droit à la santé, droit à l’éducation…. Dès lors qu’on énumère ces droits fondamentaux, on en constate tous les manquements. La misère est une zone de non droit. Et elle frappe encore davantage les plus jeunes de nos concitoyens.

  • Si 14 % de notre population est pauvre, 19 % des jeunes de moins de 18 ans l’est ;
  • Si 3,6 millions de Français sont concernés par le mal-logement, les jeunes de moins de 25 ans sont surreprésentés. Ils sont par ailleurs les premiers touchés par les risques sanitaires liés à l’habitat indigne ;
  • 84 % des jeunes dans les sections pour élèves en difficulté au collège sont issus de milieux défavorisés.

Devant de tels décombres, la route sera longue et considérables et persévérants devront être les efforts à consentir pour retrouver le chemin de la croissance.

La priorité du nouveau gouvernement, c’est l’emploi, c’est la jeunesse, c’est l’éducation. Ces priorités s’accommodent mal de budgets d’austérité et c’est pourtant la condition sine qua non pour retrouver, pour l’Etat, des moyens forts d’interventions et de dynamisation et éviter d’obérer, au détriment des futures générations, la capacité à agir.

Pour porter un nouveau regard sur nos jeunes, au service de leur insertion sociale et professionnelle, il nous faut nous mobiliser tous, que l’ensemble des acteurs exprime sa volonté d’aller dans le même sens, celui d’une meilleure information sur les dispositifs, celui d’un regard bienveillant sur les jeunes apprentis et les jeunes salariés, celui d’un accompagnement dans l’entreprise, celui qui s’intéresse aussi aux freins à l’emploi dans l’environnement de nos jeunes : mobilité, logement, sécurisation financière, lutte contre les discriminations.

Ce sont nos finances saines qui nous permettent de faire face à une demande sociale croissante :

APA, PCH et RSA, sans oublier les sollicitations de plus en plus nombreuses de Protection maternelle et infantile…

Dans ce contexte, nous vous proposons d’ajouter 5 M€ pour le budget du RSA, en nous fondant sur le dernier mois, et en raisonnant toute chose égale d’ailleurs. L’évolution du RSA est une donnée très incertaine et il est probable que la dégradation s’accentue au cours des mois à venir. Le RSA répercute dans son évolution un effet retard d’environ deux ans, le temps que soient épuisés tous les droits aux allocations chômage. Et comme le gouvernement précédent avait réduit considérablement la durée d’éligibilité à l’Allocation Spécifique de Solidarité, les départements en sont plus lourdement affectés.

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Changer le monde sans commencer par travestir la vérité

Je crois que c’est bien ce que fait le gouvernement actuel, confronté comme tous les pays d’Europe notamment, à une crise profonde.

L’héritage d’une dette sans précédent, d’une situation économique atone et d’inégalités sociales importantes, telle est bien la réalité de ce qui lui a été laissé, et de ce qu’il lui faut redresser. Le bilan est catastrophique. La profondeur de la crise que nous traversons appelle des réponses fortes dont les effets ne peuvent être mesurés en quelques mois.

Alors, je voudrais qu’on reconnaisse à ce gouvernement l’engagement rapide, sur un an, de mesures plus courageuses et plus nombreuses qu’aucun autre avant lui : sans effet de manche, sans rodomontades ni fanfaronnades, sans rassembler le ban et l’arrière-ban à l’occasion de chaque battement d’aile.

Je voudrais qu’on lui reconnaisse l’écoute qu’il nous a redonnée, alors que nous n’étions plus jamais entendus : je pense à la circulaire sur la protection des mineurs isolés étrangers puisqu’enfin l’Etat va prendre ses responsabilités en la matière. Cela présage d’une bonne écoute sur d’autres questions notamment concernant les allocations individuelles de solidarité.

Certains départements désespèrent de boucler leur budget. Nous avons encore les moyens, en Ille-et-Vilaine, grâce à la rigueur de notre gestion, le rejet des dépenses inutiles, de jeter un regard prospectif et optimiste sur notre capacité à investir. Il nous faut continuer à préserver, par une vigilance permanente, notre avenir. Ainsi, pouvons-nous vous proposer, aujourd’hui, de nouvelles mesures offensives pour la relance économique et la solidarité. Le dynamisme de notre Département nous autorise tous les espoirs : une forte croissance démographique, une proportion de jeunes importante pour l’avenir de nos territoires, un taux de chômage en dessous de la moyenne nationale, un taux de survie de nos entreprises à 5 ans meilleur qu’ailleurs, une tradition du dialogue social, une implantation forte de l’économie sociale et solidaire.

Si nous avons l’espoir, c’est aussi parce que nous misons sur les hommes et les femmes de notre Département, et je tiens à remercier les agents de notre collectivité, leur sens de l’intérêt général. Leur capacité à remettre en cause leurs pratiques et à innover pour satisfaire encore davantage aux attentes de notre population est le gage d’un service public rendu de qualité.

Les malouins connaissent la figure emblématique du corsaire Surcouf. Lorsque le capitaine de la Royale, flotte anglaise, s’adresse à lui pour lui dire que les Français se battent pour l’argent alors que les Anglais ne se battent que pour l’honneur, Surcouf lui répond : « Chacun se bat pour ce qui lui manque le plus » !

Alors le Département d’Ille-et-Vilaine continuera de se battre, comme il l’a toujours fait, pour ce qui manque le plus au projet de société qu’il défend : toujours plus d’égalité des chances, de solidarité, de participation, d’équilibre des territoires et de justice.

2 thoughts on “Discours du Président du Conseil général d’Ille-et-Vilaine – Morceaux choisis …

  1. Tout d’abord, en ce dimanche 25 août, je souhaite une bonne fête à tous les LOUIS…….et aussi un bon anniversaire aux natifs du jour……..certains cumulent…….mais là, ce n’est pas problèmatique.
    Pour ceux qui, désintéressés se dévouent à la cause publique, qu’ils en soient remerciés, l’ingratitude est trop souvent leur seule récompense. Je leur porte ici un toast pour une réussite complète dans leurs actions.
    SURCOUF s’est forgé une fameuse réputation comme corsaire par ses nombreuses captures de convois anglais. Ses succès furent possibles et relevèrent de l’exploit tant la disproportion des forces en présence était souvent grande à son désavantage. Cette réussite ne dépendit pas tant de sa bravoure qui ne lui fit jamais défaut, mais surtout de sa clairvoyance. Il avait en lui cette faculté d’apprécier tant ses forces et ses faiblesses que celles de ses adversaires et de mettre en place immédiatement une stratégie adaptée.
    Ainsi, quelle que soit l’ampleur de la tâche à accomplir, elle n’a rien d’insurmontable pour peu que l’on se donne les moyens de ses ambitions!
    La question aujourd’hui est de savoir ce que l’on veut réellement, quelle est la priorité, éradiquer le chômage et la misère matérielle et morale qui va avec, cette perte de dignité ressentie par ceux qui le subissent, ces laissés-pour compte qui ne peuvent dans ce contexte se réaliser et apporter à la société ce dont ils sont capables et ensuite, après s’en être donné les moyens, de tendre vers une plus grande égalité des chances et autres projets louables annoncés, que personne ne conteste….
    OU de continuer à brasser de l’air en attendant la reprise américaine, allemande ou asiatique. Cela fait quarante ans que la crise a commencé avec le renchérissement du coût de l’énergie.
    Sous GISCARD D’ESTAING, le gouvernement CHIRAC n’a considéré que l’indépendance énergétique et la continuité de l’approvisionnement, sans se préoccuper de contre balancer le surcoût induit par ses mesures pour conserver notre niveau de compétitivité et prévenir l’apparition du chômage. La mise en place de structures de traitements des chômeurs n’a pas d’effet sur les causes du chômage, hélas. Le gouvernement suivant, celui du « premier économiste de France » M. BARRE ne sut que prescrire l’austérité, ce qui ne régla aucunement le problème. Il n’avait certainement pas appris dans ses livres l’existence même d’une situation antérieure identique.
    Puis vint MITTERRAND avec ses quarantes mesures, longuement réfléchies et préparées minutieusement dans l’opposition, avec le concours de toutes les gauches, et misent en oeuvre par l’instit du Nord, feu M. MAUROY. Nationalisation de toutes les grandes entreprises, de toutes les banques, le travail, à mi-temps, payé trois quarts du salaire plein temps pour ceux qui le souhaitent dans le secteur public, etc… Deux ans plus tard, c’est la catastrophe, et comme il faut savoir se détendr, surtout dans ces moments là, je cite ici un journal après un entretien à la radio du Premier Ministre : EUROPE UN – MAUROY ZERO!
    MITTERRAND se sépare de son ami qui n’a fait qu’appliquer, le pauvre, que le programme commun de la gauche. En fait, au lieu de faire du bien aux Français, ces mesures les ont enfoncé.
    MITTERRAND arrête le programme pour lequel il s’est fait élire mais ne se retire point des affaires comme un tant soi peu de dignité lui aurait commandé de le faire , il prend FABIUS qui privatise ce qui avait été nationalisé, bref qui détricote ce qui peut être fait.
    Q
    Ces mesures lui-ci devait faire du bien aux Français mais illes a enfoncè

    • SUITE
      Qui détricote ce qui peut être fait.
      Que de temps de perdu, pendant ce temps les autres ont avancé, quel gâchis.
      Devant un tel désaveu des faits, un MENDES-FRANCE aurait adressé ses excuses au peuple et quitté le pouvoir, voire la politique. Mais MITTERRAND était à MENDES-FRANCE ce que NAPOLEON III était à NAPOLEON I pour Victor Hugo, un petit.
      Puis CHIRAC, contaminé peut-être par son prédécesseur ou épuisé par l’obtention de son but ultime. Devenir Président fut une fin en soi. puis plus rien, aucune avancée, le néant également.
      Il est temps de passer à autres chose, sinon 2025 risque fort de ressembler à aujourd’hui, en pire, comme la situation actuelle ressemble à celle de 1981, déjà 32 ans!
      Devons nous être éternellement à la traîne des uns et des autres ou pouvons-nous, comme au siècle des lumières, si souvent renvendiqué, montrer la voie, même en matière d’organisation économique.
      L’accord de compétitivité , qui chez Renault s’est traduit par une augmentation de la durée du travail (sans gain, ni perte de salaire) est bien l’illustration de la nature de notre besoin économique actuel pour préserver nos emplois en France. Il faut même aller au-delà pour en crée.
      QUESTIONS :
      – Pourquoi les salariés des groupes concernés serient-ils les seuls à devoir faire cet effor?
      – Pourquoi la solidarité n’imposerait-elle pas à l’ensemble des fournisseurs et sous traitants le même effort?
      – Pourquoi les activités non exposées à la concurence étrangère seraient-elles exonérées de ce même effort?
      C’est donc à l’Etat d’expliquer aux Français la nécessité de recourir à cette thérapie pour s’extirper au plus vite de notre situation actuelle et d’imposer cette solidarité à tous, au besoin par la loi.
      Pour les esprits plus matheux, on peut poser le postulat:
      La valeur d’une production d’un bien ou d’un service est égale à la somme des valeurs des sous-produits incorporés et/ou consommés, majorée de la rémunération de l’ensemble des intervenants qui compose l’entreprise.
      Cette formule est universelle et s’applique à tous les biens ou services.
      Il en résulte en substituant cette formule à l’infini à chaque service ou sous-produit incorporé ou consommé, il apparaît clairement que la valeur d’un produit n’est finalement que la somme de la rénumération de tous les intervenants.
      Le nom des rémunérations dépend d’une notion essentiellement juridique (salaires, appointements, honoraires, commissions, émoluments etc…) et est de nul effet dans ce principe.
      l’Etat et les collectivités territoriales sont aux nombres des prestataires des entreprises , principalement pour les services généraux qu’ils prodiguent (créations et entretien d’infrastructures, éducation/formation etc…). Même si son montant est déterminé selon des calculs très spécifiques, l’impôt payé par l’entreprise est le coût mis à sa charge pour l’ensemble des services qui sont à sa disposition.
      Par solidarité, en acceptant de travailler plus longtemps pour un même revenu, nous permettons à nos entreprises d’être plus compétitives, de vendre plus, de produire plus, d’embaucher plus et ce, à la hauteur de notre effort.
      Ainsi, passer de 35h00 par semaine à 42h00 par semaine réduirait le coût de 20% pour la part française de nos produits. Cette mesure ne renchérirait pas les produits étrangers importés comme une dévaluation le ferait, ce qui d’ailleurs ne nous est plus possible, compte tenu de notre appartenance à l’euro.
      Cerise sur le gâteau, chacun serait récompensé par une augmentation de son pouvoir d’achat d’autant, sinon plus, compte tenu des effets induits, de quoi se réjouir et alimenter la confiance, à juste titre cette fois.
      Certes, cela à l’air si simple, c’est tout l’inverse du « AUBRY »(curieusement cela fait « BRIO », c’est un signe) mais il faut savoir tourner la page de ce qui fut une spécificité française, sans succès avéré pour la cause qu’elle était censée servir : la réduction du chômage.
      Pendant la même période, le LAND DE BAVIERE, faisait passer de trente huit à quarante cinq heures la durée hebdomadaire de travail de ses fonctionnaires!!!

      De même la réforme des retraites passera inéluctablement par un dépard plus tardif. Si l’on veut progresser en démocratie, il faut l’expliquer clairement aux français plutôt que de continuer à jouer sur les mots. Cette sémantique n’a que trop durée.
      La prise en compte de la pénibilité est un facteur intéressant et qui peut justifier des ajustements. Par contre, l’évaluation de la pénibilité est trop subjective et chacun pourrait à juste titre y prétendre, aussi pour éviter d’interminables palabres, il pourrait être opportun de recourir aux statistiques de l’espérance de vie, selon les professions. Cela aurait davantage de sens.
      Les mineurs de fonds cotisaient toutes leur vie pour ne profiter que de la retraite pendant un couple d’années alors que les instituteurs cotisaient jusqu’à cinquante cinq ans pour ensuite profiter d’une bonne trentaine d’années de la retraite (quid des institutrices).
      Il y avait dans ces deux extrêmes quelque chose d’indécent,non? Pourquoi d’ailleurs si peu de publicité sur ce point?
      Aujourd’hui, il n’existe plus de mineurs de fonds et plus d’instituteurs non plus en activité, mais beaucoup de professions ont des critères très proches, certains vont peut-être découvrir combien ils sont favorisés par le régime actuel! Personne ne pourra contester qu’un rééquilibrage est nécessaire pour tendre vers une meilleure équité.
      Il faut aussi arriver rapidement à un régime unifié des retraites. Par le passé, nombre de régimes se sont constitués et cela pose un vrai problème.
      Les variations économiques et juridiques rendent peu pérennes les différents statuts et régimes corporatifs, qu’il ne peut-être question de faire « bande à part » quand cela leur est profitable et de revenir en cas de faillite vers le régime général. Cela est arrivé déjà pour beaucoup de régimes particuliers quand la dynamique du groupe s’est inversée et que le nombre de cotisants ne pouvait plus financer les retraites des anciens. On se retrouve devant un système qui s’apparente à une chaîne de Ponzi.
      Que de participation, que de solidarité, que de justice dans tout ceci, seul manque aux objectifs annoncés l’équilibre des territoires, mais là, je n’ai pas de réponse, du moins pas encore, et il se fait tard.
      Encore une fois tous mes voeux.
      Daniel.

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